miércoles, 7 de noviembre de 2007

le parachûte dans l'escalier

© mgab. / le parachûte dans l'escalier.



Au tout début, les gens du HLM s'extasiaient devant la finesse de la toile, l'extraordinaire fini des coutures et l'évidente solidité d'un tissu en apparence si léger —le moindre souffle, une porte s'ouvrant même au dernier étage le faisaient vaciler pendant un long moment sur ses fragiles assises—. Les locataires de l'immeuble s'étaient même pris d'affection pour lui depuis sa chûte —mais était-ce vraiment une chûte, cette immense énigme protégée par le secret de la nuit?—. Bien entendu les visiteurs, les gens de passage, les étrangers à la quotidienneté vécinale, pouvaient difficilement comprendre un tel attachement, à un objet en somme encombrant et farfelu, anniquilant toute velléité de nettoyage ou erradication de la «chose».

Les locataires du HLM, contre toute attente chez des gens plutôt moroses dont les va-et-vient de bas en haut ou de haut en bas n’obéissaient qu’à un automatisme bien entraîné, se laissaient jour à jour imprégner par la poésie de la légèreté, du mouvement imperceptible ou déchaîné —les courants d’air dans l’escalier, jusqu’alors, leur avaient toujours semblé mortellement désagréables—, du son harmonieux des plissements, crissements et chuintements de l’étoffe. Ils se laissaient tous envoûter par cette étrange lyrisme silencieusement surgi de l’inconnnu.

À tel point que lorsqu’apparut enfin le mystérieux propriétaire du parachute, ils ne purent envisager d’autre issue que l’homicide volontaire non prémédité.



Al principio, la gente de la vivienda protegida se maravillaba ante la fineza de la tela, la extraordinaria terminación de las costuras y la evidente solidez de un tejido aparentemente tan ligero —el menor soplo, una puerta abriéndose incluso en el último piso le hacían tambalearse durante largo rato sobre su frágil asentamiento—. Los inquilinos del edificio hasta se habían encariñado con él desde su caída —¿pero se trataba verdaderamente de una caída, ese inmenso enigma protegido por el secreto de la noche?— . Por supuesto, los visitantes, la gente de paso, los extraños a la cotidianidad vecinal, difícilmente podían entender tal afecto, hacia un objeto en suma incómodo y excéntrico, aniquilando cualquier veleidad de limpieza o erradicación de la “cosa”.


Los inquilinos de la vivienda protegida, contra todo pronóstico en gente más bien tristona cuyas idas y venidas de abajo arriba y arriba abajo no obedecían sino a un automatismo bien engrasado, se dejaban día a día impregnar por la poética de la ligereza, del movimiento imperceptible o desmesurado — hasta la fecha, las corrientes de aire en la escalera siempre les habían parecido mortalmente desagradables—, del sonido armonioso de los plegamientos, crujidos y silbidos de la tela. Todos se dejaban hechizar por ese extraño lirismo silenciosamente surgido de lo desconocido.

Hasta tal punto que, cuando apareció por fin el misterioso propietario del paracaídas, no pudieron idear otra salida que el homicidio voluntario sin premeditación.

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